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Source : President Obama delivering his speech at the State Department. Photograph: Michael Reynolds/EPA.
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Au soir du 4 novembre 2008, le monde entier retint son souffle face à
l’inédit : Barack OBAMA, un afro-américain de 47 ans devient
le 44ème président des Etats-Unis. Le 20 janvier 2009, le couple
Obama intègre la Maison Blanche. Inutile de préciser que cette élection a été
saluée dans le monde entier ; on avait l’impression de vivre une révolution à
l’échelle mondiale, l’inauguration d’une nouvelle ère marquée par la paix et
l’arrêt des guerres, la fin de l’unilatéralisme américain dont on connaît les
conséquences fâcheuses de par le passé, la destruction des barrières raciales
érigées entre les peuples… Le jeune président américain, frais et beau, allure
sportive, langue déliée, discours alléchant, avait tout pour plaire, pour
séduire. Les africains tiraient de cette élection une légitime fierté.
L’Obama-mania est allée galopante, créant prématurément le mythe Obama. Trois
ans plus tard, nous retrouvons Barack Obama au sommet du G20 à Cannes, un président des Etats-Unis sans
pouvoir réel sur la crise financière qui secoue la zone euro et menace
l’économie mondiale, un président des Etats-Unis qui a perdu de sa fraîcheur et
de son clinquant physique, (la barre des 50 ans est désormais dépassée) et qui,
visiblement, ne suscite plus grand enthousiasme sur le plan international. En
quelques mois de pouvoir, beaucoup de choses se sont passées…
Ce changement s’explique, à notre avis, par le trop grand espoir placé en
lui par la communauté internationale. Après les guerres qui ont marqué le
dernier mandat de son prédécesseur, beaucoup espéraient ouvrir une nouvelle
page à l’échiquier mondial, celle de la paix oubliant qu’il n’est que le
président des Etats-Unis, élu pour défendre d’abord et avant tout, les intérêts
américains. Ensuite, le contexte économique mondial n’a pas facilité la tâche
au président Obama. Les crises économique et financière ont profondément marqué
son mandat, des crises dont il n’avait pas tous les leviers. S’il a pu arrêter
finalement la guerre d’Irak avec le bilan que nous connaissons, il a été obligé
de poursuivre celle d’Afghanistan, augmentant le nombre de soldats américains à
quelques jours de sa désignation comme prix Nobel de la paix en octobre 2009. Le fameux discours du
Caire qui laissait présager une main tendue au monde musulman n’a pas tellement
modifié la situation du Moyen-Orient où le processus de paix
israélo-palestinien n’a pas connu d’avancées notables. A tous ces événements,
il faut ajouter la vague du printemps arabe qui a surpris les occidentaux,
mouvement dans lequel les pays occidentaux ont dû tourner le dos aux dictatures
qu’ils supportaient hier, leur préférant la rue au visage inconnu.
Par ailleurs, plusieurs africains sont restés déçus par l’appui des
Etats-Unis au retour de la France en Afrique, lors de la crise ivoirienne et
surtout lors de la guerre en Libye qui a abouti à la mort du colonel Kadhafi.
Les africains auront finalement compris que, malgré ses origines africaines, Barack
Obama « n’est que » le président des Etats-Unis. En réalité, la politique a sa
logique qui, après avoir laminé le mythe, l’a redimensionné pour ne laisser
subsister que le simple homme politique. Ceci dit, les jeunes africains peuvent
s’inspirer de la ténacité dans le travail de cet aîné. Certains prévoyaient
qu’il n’irait pas au bout du mandat, d’autres rêvaient d’une gestion
calamiteuse émaillée de scandales de tous ordres. Mais les faits sont là pour
prouver le contraire ; un mandat marqué par des succès certes mais aussi par
des reculs, en somme le bilan d’un homme politique ordinaire.
Père Eric Oloudé OKPEITCHA
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