mercredi 18 janvier 2012

LA LEGERETE, UN DRAME DE L'HOMME CONTEMPORAIN



La nave Costa Crociere naufragata, 14 gennaio 2012
(ANSA/MAURIZIO DEGL ‘INNOCENTI
)
Vendredi 13 janvier 2012, alors que l’ombre de la dégradation des notes de 9 pays européens dont la France couvrait le monde des marchés, une autre tragédie commençait sur les côtes de l’île Giglio en Italie : le naufrage - qui rappelle celui de Titanic un siècle plus tôt - du navire de croisière Costa Concordia avec à son bord 3000 passagers et près de 1000 membres d’équipage. Il s’agit d’une petite ville flottante, un paradis terrestre sur la mer. Le décor et le luxe à l’intérieur contrastent nettement avec la grisaille qui caractérise la vie normale d’une façon générale. Seulement que pour ce vendredi, la nuit des rêves ne tarda pas à devenir celle des cauchemars. Seraient mis en cause pour le moment, selon la presse, en attendant les conclusions de la justice, la décision du commandant de bord à naviguer trop près de l’île[1] pour, semblerait-il, faire contempler la beauté de l’île aux touristes, contenter un membre d’équipage provenant de l’île, faire admirer le navire aux habitants de l’île, saluer un certain vétéran de la marine italienne vivant sur l’île et qui a déjà déclaré être absent au moment des faits, le manque d’alerte et d’appels au secours, son retrait hors du navire avant le dernier passager …Les prochains jours nous situeront davantage sur les vraies raisons. Mais ce qui est certain, c’est que la parade a tourné au vinaigre ; le navire a heurté un récif, s’est brisé, a pris de l’eau et a commencé à s’enfoncer. Les survivants ont raconté leur cauchemar.

Après la douleur pour les morts, les disparus, les blessés et la perte de ce joyaux avec tous les problèmes économiques collatéraux, l’opinion a été choquée par les premiers témoignages sur le comportement hallucinant du commandant Francesco S. Est alors paru un mot dans la presse italienne comme française, celui de « légèreté » (leggerezza) qui nous a fait beaucoup réfléchir. A notre avis, c’est l’un des drames de l’homme contemporain, et pour cause.

Une observation de ce dernier dans son agir et même dans son être révèle souvent un touche-à-tout, vivant dans un univers d’appareils qui le sollicitent sans cesse, ne lui laissant aucun répit pour un quelconque approfondissement ou intériorisation. C’est aussi le type d’homme rebelle aux normes, voulant toujours faire comme bon lui semble, en quête perpétuelle de plaisirs, de sensations, privé des ressources de la religion et, du coup, avec des ressorts internes fragiles. Il devient un homme léger et ne peut que produire des « légèretés » aux conséquences imprévisibles sinon dramatiques. Il semble alors que nous nous éloignons du temps d’un autre type d’homme, capable d’intériorité d’où il puisait les énergies qui le rendaient capables d’actes héroïques qui remplissent les annales de l’histoire. Un retour aux valeurs éthiques et religieuses, à une éducation non laxiste et conséquente, est indispensable pour bâtir une civilisation d’hommes et de femmes dotés d’une épaisseur humaine admirable qui soient capables d’écrire en lettres d’or et de noblesse, par leur agir et leur être, l’histoire de notre temps.
P. Eric Oloudé OKPEITCHA.

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