Un soldat américain en Irak © Abacapress |
Source :
http://lci.tf1.fr/monde/moyen-orient/2010-08/obama-sonne-la-fin-de-la-guerre-en-irak-6048367.html
Fidèle à sa promesse de campagne, le président Obama a mis fin à la guerre en Irak en ordonnant le retrait total des troupes américaines. Le 18 décembre 2011, les derniers soldats américains sont rentrés au pays, laissant un petit nombre chargé de la sécurité de l’ambassade des USA dans ce pays qui portera pendant longtemps encore les stigmates de la guerre et de plus de 8 ans d’occupation militaire. Quel bilan tirer de cette expérience ? les objectifs fixés en 2003 ont-ils été atteints ?
Le 20 mars 2003, malgré l’opposition ouverte de certains pays comme la France,
la Russie et la Chine qui menaçaient d’utiliser le droit de veto pour bloquer toute
résolution de l’ONU portant intervention armée contre l'Irak, les Etats-Unis et
leur allié, le Royaume-Uni décident unilatéralement d’attaquer l’Irak.
Les vaillants soldats irakiens ont résisté mais que
pouvaient-ils face aux puissants de la terre ? Le 1er mai 2003,
sur un ton victorieux, le président George BUSH proclamait la fin de la guerre
conventionnelle avec le sentiment prématuré de mission accomplie. S’ouvraient alors 8 années d’occupation militaire au
rythme des attentats et de guérilla. Plusieurs
dignitaires du régime de Saddam ont été éliminés. Après un long procès, le
dictateur déchu est condamné à mort pour les crimes contre l’humanité commis
contre son propre peuple le 5 novembre 2006 et le 29 décembre de la même année,
il est pendu à l’aube. Dans l’incapacité de remettre de l’ordre dans le chaos
installé, les Etats-Unis demandent que les autres pays envoient des troupes
pour la sécurisation du territoire. On
connait la suite…
Aujourd’hui, les américains laissent derrière eux un pays complètement
détruit où règne l’insécurité. Les attentats sont devenus tellement fréquents
qu’ils n’attirent plus l’attention de l’opinion internationale. Les rivalités
entre les diverses composantes de la population (shiite et sunnite) sont
ravivées. Les attaques contre les chrétiens revendiquées par les islamistes se
multiplient. Apeurés ces populations chrétiennes se jettent sur la
route de l’exil forcé. Les pertes en vies humaines sont très élevées. La
démocratie qui devait remplacer la dictature peine à s’inscrire dans la
réalité. Les armes de destruction massive détenues par Saddam Hussein n’ont
jamais été brandies devant l’opinion ; les supposés liens de ce dernier avec
les auteurs des attentats du 11 septembre 2001 restent à prouver. Alors qu’une
grave crise de gouvernement menaçant le
fragile équilibre politique pointe à l’horizon, les Etats-Unis se retirent,
laissant les irakiens à leur sort.
En somme un guerre dont les mobiles se sont écroulés les uns après les
autres ; une guerre débutée sans l’aval
de l’Onu, une guerre qui aura semé la
mort sans faire luire aucun espoir de vie. Une guerre dont on ne fera jamais le
procès pour situer les responsabilités de ces milliers de vies humaines
détruites, de ces générations de jeunes irakiens sacrifiés parce que n’ayant
pas eu les conditions d’épanouissement humain, social et psychologique normal.
Ils sont nés durant la guerre Iran-Irak, ils ont grandi durant les successives
guerres du golf et parviennent à l’âge
adulte sous l’occupation américaine. On ne parlera jamais assez des
traumatismes psychologiques remarqués chez plusieurs soldats de retour au pays,
désormais incapables de mener une vie normale à cause de l’horreur qu’ils ont
vécues et dont les images sont gravées dans leur mémoire. Malheureusement l’histoire
ne semble pas avoir compris la leçon. La guerre
ne peut jamais constituer la solution. Dominique de Villepin martelant l’opposition
de la France à une intervention armée contre l’Irak, disait justement en 2003,
aux Américains qu’il est facile de gagner la guerre mais difficile de
construire la paix. Les faits lui ont donné raison.
P. Eric Oloudé OKPEITCHA
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire