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Source : http://www.controlacrisi.org/notizia/Economia/2012/1/13/18883-standard-poors-declassa-mezza-europa-rischio-bbb-per/ |
Vendredi 13 janvier, l’agence de notation Standard & Poor’s a procédé à la
dégradation de la note de neuf pays européens dont la France, un des deux
piliers de la zone euro qui a perdu son triple A. L’Italie et l’Espagne connaissent
un abaissement de deux crans, tandis que l’Allemagne le vrai moteur de la zone
euro conserve son AAA. L’événement qui
n’en est vraiment pas un du point de vue économique, était attendu depuis fort
longtemps. Les Etats-Unis ont perdu leur triple A en aout dernier ; la France, avec ses difficultés et ses faiblesses, n’avait plus
sa fiabilité d’antan, et son taux d’emprunt sur les marchés internationaux
était supérieur à celui de l’Allemagne par exemple.
Pour
la France, cette nouvelle sonne comme une sanction de la politique économique
de son président, candidat probable tout au moins non déclaré aux élections
présidentielles devant se tenir dans quelques semaines. Plus que cela, la
super-activité de la France dans la gestion de la crise de la zone euro, pourrait
prendre un coup face à l’Allemagne. Au-delà de l’aspect économique, on ne
saurait négliger le volet politique en termes d’image sur le plan
international. Deux « Europes »
émergent de cette notation ; d’un côté, l’Europe du Nord avec des
politiques budgétaires strictes et de
bonnes perspectives de croissance chapeautée par l’Allemagne (du point de vue
économique et non géographique). Cette
Europe occupe moins le devant de la scène, sur
le plan international. De l’autre,
l’Europe du Sud affaiblie par les difficultés économiques sans grandes
perspectives de croissance et dans laquelle France est en train de faire un sérieux plongeon. Les réactions des hommes politiques des pays
ayant connu la dégradation ne se sont
pas fait attendre. Certains contestent la méthode de ces agences ;
d’autres demandent de se passer d’elles… en somme une tentative de minimiser
l’événement dans le but d’apaiser les populations; ce n'est qu'une fuite en avant. Et c’est là le problème.
Pour
plusieurs économistes, la situation actuelle s’explique par le fait de remettre
à demain les réformes nécessaires tentant de soutenir un mode de vie et de
fonctionnement qui ne peut plus tenir pendant longtemps. L’Occident doit se
rendre compte aujourd’hui qu’elle est à
la croisée de son histoire avec la perte progressive du statut du pôle économique en train de
glisser sérieusement vers d’autres coins
de la planète. Que vaut l’économie sans
la population ? L’une des richesses
de la Chine sinon la première, c’est sa population. En Europe, le
vieillissement de la population est un état de fait avec de faibles
perspectives d’amélioration et d’importants signaux préfigurant le pire. Le système de croissance illimitée basé sur le capital et la consommation illimitée renforcée par la publicité et
l’obsolescence programmée des produits, donne des signaux d’alerte qu’il faut
discerner. En clair, le mode de vie et de fonctionnement actuel des Etats européens
ne peut continuer pour longtemps. La rigueur et l’austérité s’imposent comme
condition de survie. Vivre au-dessus de
ses moyens en accumulant les dettes, c’est compromettre dangereusement l’avenir
des générations actuelles et futures. Il est peut-être temps de prêter une
oreille attentive à ceux qui, comme Serge LATOUCHE par exemple, sonnaient
l’alerte et prédisaient les événements de ces jours-ci, depuis plusieurs années.
Mais il faut le reconnaître, tout comme les préjugés, les habitudes ont la peau
dure.
P. Eric Oloudé OKPEITCHA
P. Eric Oloudé OKPEITCHA
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